Un article intitulé « une étude canadienne explique comment les éoliennes tuent les chauves-souris  » vient de paraître dans le journal le Monde. Planète Eolienne apporte quelque précisions sur cet article et sur cette question.

Les chauves-souris n'aiment pas le vent ; lorsque le vent souffle à plus de 20 km/h, les chauves-souris ne se déplacent plus. C'est ainsi que l'on prévoit d'équiper les quelques parcs éoliens concernés avec des systèmes qui empêchent les éoliennes de démarrer par faibles vitesses de vent durant les périodes d'activités des chauves-souris. L'ADEME et Biotope travaillent sur cette question depuis deux ans avec des tests en cours sur plusieurs projets.

Les chauves-souris tuées ne le sont que de nuit (car ce sont des animaux nocturnes) et l'été (l'essentiel du temps elles hibernent). La programmation du fonctionnement des éoliennes peut tenir compte de cela. La perte de production énergétique consécutive à ces arrêts est faible (quelques éoliennes d'un parc, quelques mois dans l'année, quelques heures par jour, et lorsque le vent est faible) ne remettant pas en cause la viabilité du parc éolien.

Les chauves-souris sont des insectivores ; elles trouvent les insectes le long des corridors naturels : cours d'eau et boisements. C'est pour cela que l'on éloigne les éoliennes des lisières des forêts jusqu'à 100 mètres et plus.

Des études préalables à l'implantation des éoliennes sont réalisées sur les chauves-souris. Ainsi, lors des dernières rencontres éoliennes franco-allemandes à Berlin en Avril, il a été montré que le budget étude des chauves-souris par la profession éolienne était deux fois plus important que le budget études du gouvernement français sur la question. La profession éolienne contribue ainsi fortement à l'amélioration des connaissances.

La principale cause de mortalité des chauves-souris n'est pas les éoliennes, mais elle est sans doute la plus visible. C'est l'agriculture au sens général du terme (les pesticides et la destruction des milieux favorables) et la route (le Muséum de Bourges a recensé 38 chauves-souris percutées par un petit camion circulant de nuit dans le Cher pendant 63 nuits de conduite ; ce camion livrait le quotidien local).

Toute activité humaine génère des impacts sur l'environnement ; certains sont visibles, d'autres pas ; certains sont réversibles, d'autres pas. Le fonctionnement des éoliennes peut être la cause de la mortalité de chauves-souris. C'est pourquoi les études préalables à l'implantation des éoliennes concernent le comportement et les lieux de déplacement des chauves-souris. Les deux principaux moyens pour limiter ces impacts sont : 1) l'évitement des zones sensibles et 2) la programmation du fonctionnement des éoliennes pour les arrêter aux périodes sensibles. Dès lors la cohabitation éoliennes et chauves-souris est possible (tout comme l'est aujourd'hui la cohabitation éoliennes et oiseaux).

L'illustration suivante, réalisée par Biotope pour la Conférence du Bureau franco-allemand de coordination énergie éolienne « impacts des éoliennes sur les oiseaux et chiroptères » qui s'est tenue à Berlin le 18 avril 2008, montre bien que l'activité des chauves-souris concerne les périodes sans vent ou avec faibles vitesses de vent et donc des périodes avec peu ou pas de production électrique en provenance des éoliennes.

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