Créée en 1816, l'Académie des Beaux-Arts s'est donné comme noble objectif "le développement harmonieux de notre patrimoine". C'est à ce titre qu'elle vient de publier un livre blanc sur les éoliennes. Ce document, qui se prétend objectif, reprend, de fait, la plupart des contre-vérités souvent opposées aux éoliennes.

Planète éolienne souhaite réagir aux conclusions de ce livre blanc (chapitre 12) :

« 1. Les éoliennes, machines de 150 mètres de haut, sont en contradiction avec la tradition française qui a toujours consisté jusqu'à présent à harmoniser l'architecture, même insolite, avec le paysage en respectant son échelle.
La confrontation de telles installations, que les promoteurs envisagent d'installer aujourd'hui de manière massive, avec les sites remarquables et les paysages de qualité qui ont valu à la France le titre de première destination touristique mondiale, est difficilement acceptable. »
Ces préconisations auraient-elles permis d'ériger la tour Eiffel ou le pont de Millau ?
L'insertion paysagère des éoliennes est une préoccupation importante lors de chaque projet. Le recours systématique à des paysagistes permet de limiter les impacts et les sites les plus emblématiques sont évités. Une enquête réalisée en Languedoc-Roussillon, région française qui associe une forte fréquentation touristique et une importante production d'énergie éolienne, montre que les éoliennes ne font pas fuir les touristes (sondage CSA présenté ici). Il y a même des associations qui les font visiter (comme Energie pour demain en Corrèze).

« 3. Les éoliennes engendrent d'autres nuisances : un bruit variable et difficilement supportable pour le proche environnement, des risques d'accidents, ruptures de pales, détachement de blocs de glace… »
Les exemples cités constituent des exceptions. Aucun aménagement n'est sans aucun risque : l'essentiel est des les appréhender et de les situer à leur juste place. Le combat de Planète éolienne est aussi un combat pour que tous les projets éoliens développés soient des projets de qualité. La très grande majorité des parcs éoliens n'entraînent aucune nuisance pour le voisinage, mais quelques parcs mal conçus, souvent anciens et à l'étranger, servent d'exemples pour dénigrer l'ensemble du parc éolien français.

« 4. Les éoliennes, depuis le décret du 8 juin 2001, renforcé par l'arrêté du 10 juillet 2006, qui garantit, pour une durée de 15 ans, l'obligation faite à EDF d'acheter le courant éolien à un tarif très largement supérieur au prix coûtant, sont devenues un produit financier (avant de devenir éventuellement une bulle spéculative). D'où la forte pression exercée sur les commissions appelées à donner leur avis et même sur les préfets. »
Un dispositif d'incitation a été décidé par le Gouvernement pour le développement des énergies renouvelables. Toutes les énergies modernes ont bénéficié d'aides pour favoriser leur lancement. Les investissements sollicités pour le développement de l'éolien sont avant tout privés. Ces tarifs favorables permettent concrètement la mise en service en France d'un parc de production d'électricité non polluant et non émetteur de gaz à effet de serre.

Au dernier chapitre (13), le livre blanc revient sur la question du paysage, avec une recommandation de Claude Parent, architecte : « Je propose donc de créer sur le plan régional une équipe très légère composée d'un architecte indépendant, d'un paysagiste et d'un artiste qui analyserait le site dès qu'un projet d'installation serait envisagé. »

Cette demande est parfaitement légitime… au point qu'elle est déjà satisfaite dans la plupart des départements à travers une Commission départementale des sites, perspectives et paysages, qui étudie l'étude d'impact qui a pris en compte les aspects paysagers dès le début du projet.

Planète éolienne critique donc fermement ce livre blanc de l'Académie des Beaux-Arts. Il s'agit d'un document présentant des informations erronées et qui relaie la campagne de désinformation orchestrée par les mouvements anti-éolien.

Planète éolienne

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