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André Antolini, président du SER, a posé une question très simple aux candidats : «La France va-t-elle reprendre à son propre compte l'objectif européen de 20% d'énergies renouvelables en moyenne d'ici 2020?».
Les candidats ou leurs représentants ont tous les quatre été formels : il s'agit bien de passer d'une consommation nationale actuelle de 7% d'énergies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire thermique, photovoltaïque, biomasse…), à 20% d'ici 2020. Les discours ont notamment porté sur la question de l'éolien.
Selon Bruno Rebelle, conseiller pour l'environnement de Ségolène Royal, deux types d'obstacles empêchent notre pays de développer l'énergie éolienne: un «verrou politique», sachant que «le gouvernement actuel n'a fait preuve d'aucun volontarisme», et un «verrou industriel», que la candidate socialiste souhaite faire sauter en proposant une négociation avec les entreprises et les investisseurs pour créer une filière. «Les Espagnols sont loin devant nous en termes de capacité installée et de filière éolienne», a-t-il indiqué, ajoutant qu'aujourd'hui, il faut 5 ans pour connecter un parc éolien en France.
Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP représentant Nicolas Sarkozy, a déclaré : «Jusqu'à présent, dans les différents discours, les énergies renouvelables ont été tout sauf des solutions. Elles ont été un fantasme, un argument de lutte contre le nucléaire, voire une coquetterie». Selon elle, la production d'éolien a augmenté ces dernières années, mais il faut amplifier cette progression, en développant une filière. Concernant l'objectif des 20% d'énergies renouvelables d'ici 2020, elle a précisé que «Nicolas Sarkozy souhaite tout mettre en œuvre pour y arriver, voire le dépasser».
 Pour Charles-Amédée de Courson, député UDF représentant François Bayrou, la production d'énergie éolienne doit se faire en levant les problèmes qui existent (comme les interférences radar), et en utilisant des outils utiles comme les zones de développement de l'éolien (ZDE). «La France est en retard pour les énergies renouvelables, et n'a pas bénéficié d'emplois à la hauteur de ce qu'elle aurait pu avoir», a-t-il souligné.
Pour Dominique Voynet, l'objectif fixé par le Conseil européen des 20% d'énergies renouvelables est un objectif global et non contraignant pour chaque Etat membre. «La France a le deuxième potentiel éolien européen, et je crains qu'elle ne négocie pour se fixer un objectif minimum», a-t-elle déclaré. Elle a également insisté sur la nécessité de développer une filière de l'éolien, impliquant des groupes comme Alstom et Airbus. «Notre potentiel est supérieur à celui de l'Allemagne, que ce soit sur terre ou en off-shore. On a la possibilité d'aller jusqu'à 60 milliards de kilowattheures en 2020», a-t-elle précisé.
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